Catégories : Hommes fessés
il y a 9 ans
La cravache de Monseigneur – Une éducation d’excellence
La fessée, un modèle de vertu dans l’éducation ?
Absolument, dans certaines conditions vertueuses comme celles que j’eus précisément la chance de connaître.
Ma famille perpétue de génération en génération des valeurs que l’on peut expressément qualifiées d’aristocratiques : effort sur soi, droiture, respect de soi et des autres, dignité et courage…
Parmi elles, ce sont ces dernières qui me sollicitèrent plus particulièrement dès ma treizième année lorsque, à la demande de mes parents, mon parrain (évêque), entreprit mon éducation d’homme.
Dès lors, dans une confrontation permanente avec moi-même, et sous sa houlette affective mais d’une sévérité stricte, j’appris mois après mois, année après année, à assumer mes responsabilités, quitte à endurer l’épreuve prévue en cas de manquement ou d’imprévoyance.
Bien qu’à l’entrée de l’adolescence, cette condition ne me parut nullement effrayante. Au contraire, heureux de l’intérêt que l’on prenait pour moi et mon quotidien, je m’enthousiasmai spontanément pour ce mode d’éducation.
Reprendre le flambeau, pérenniser ces valeurs familiales, ce rôle échut à notre mère à qui incombait la charge de notre éducation d’e n f a n t s, mon jeune frère et moi. C’était une femme d’un naturel autoritaire que tempérait son attention et son affection pour nous. (Notre père avait le beau rôle, puisqu’on ne le voyait qu’en fin de semaine pour deux journées de pure détente et de complicité.)
Depuis notre petite e n f a n c e , nous étions éduqués à obéir sans discuter, à ne jamais quémander ou réclamer, mais à remercier… bref, à être heureux. Et cela nous semblait naturel de l’être.
D’une taille élancée et d’allure sportive, notre mère détestait le désordre et veillait à ce que la maisonnée soit toujours bien tenue et accueillante.
Lorsque quelque chose n’allait pas, elle ne menaçait pas ni ne recourait à la fessée comme dans la plupart des foyers, mais le timbre de sa voix suffisait à nous rendre obéissants et dociles.
S’il lui fallait nous punir, sa méthode consistait simplement à nous mettre au piquet. Nous devions alors monter sur un petit tabouret qu’elle disposait au milieu du salon, ou d’une autre pièce, parfois dans notre chambre, et nous devions y rester debout jusqu’à nouvel ordre. Jamais nous ne nous serions permis d’en bouger ni d’en descendre sans qu’elle vienne lever la punition.
Dans son bureau, il y avait un pupitre de moine, un lutrin massif conçu pour écrire debout. Pour des devoirs mal faits, ou pour des leçons non suffisamment sues, le tabouret était alors disposé devant le lutrin pour que nous y fassions nos travaux scolaires au piquet.
Au lieu d’être assis, nous apprenions notre leçon ou notre récitation debout sur le tabouret, ce qui devenait fort pénible, le temps passant, car il était impossible de bouger les pieds au risque de choir. Il fallait se tenir les pieds joints et droit comme un I, les reins légèrement cambrés. (Je l’entends encore m’intimer : « Et serre bien les fesses ! ». C’est seulement lorsque je récitais mes leçons à la perfection que j’avais le droit d’en descendre.
C’est ainsi je n’ai pas été spécialement fessé durant ma petite e n f a n c e .
Pour autant, si j’étais épargné de cette forme de punition à la maison, je savais parfaitement ce qu’était la fessée depuis l’école maternelle (privée) que je fréquentais et où l’on fessait les e n f a n t s devant tous (pour l’exemple). Cela fonctionnait fort bien : personne n’avait envie que cela lui arrive, moi le premier !
À l’école primaire (toujours privée), la discipline était stricte et il existait une punition suprême : devoir se rendre dans le bureau du Père Directeur. Une injonction automatiquement suivie d’effet comme je l’ai découvert en CM1. L’un de mes camarades y est passé. Notre classe étant contiguë au bureau du directeur, au bout d’un instant nous avons tout entendu : le bruit des lanières cinglant la peau des fesses, les cris suppliants et les S a n g lots…
Ces démonstrations sonores étaient éminemment dissuasives ! Aucune envie « d’aller voir » ce que ça faisait, le retour du malheureux achevant de m’en convaincre! Aussi nous tenions-nous « à carreau ». Malgré tout, je garde un très bon souvenir de mon passage dans cette école car en dehors des heures de classe, nous rions et nous amusions beaucoup, et nous avions confiance dans de bons maîtres, très attentifs à notre épanouissement.
Il était rare d’être convoqué au bureau du Père Directeur. C’était seulement de l’ordre de un ou deux élèves par classe et par an. Quand une telle sanction existe au sommet de la pyramide, c’est l’ensemble de l’établissement qui bénéficie d’une ambiance sereine, tant en ce qui concerne les relations entre élèves que des élèves vis-à-vis des maîtres et surveillants. Aucun élève ne se serait risqué de venir en classe sans avoir parfaitement effectué ses devoirs et leçons. On était aux antipodes des écoles où tout n’est que tohu-bohu, où les élèves se battent entre eux, quand ce ne sont pas des trafics en tout genre, et où l’autorité des enseignants est réduite à une peau de chagrin. Dans l’école des « bons pères », tout fonctionnait à merveille et pourtant, à peu de frais ! (Les lanières du martinet ne devaient pas s’user beaucoup sur les postérieurs, de plus l’investissement dans un tel objet si courant à l’époque était fort modique.)
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Je me souviens très bien de ma première fessée (et même de la seconde, de la troisième et des suivantes !). Je l’ai étrennée à l’âge de 10 ans. C’est un oncle qui me l’administra pour un motif assez injuste d’ailleurs. Je jouais au cartes avec mes cousines, et, pour rire, je m’amusais à tricher… Cet oncle (que j’aime beaucoup et qui est toujours parmi nous), qui m’observait, ne l’a pas supporté (à moins qu’il n’ait jugé qu’il était temps pour moi de me faire « homme » et donc, d’affronter valeureusement la fessée).
Il m’emmena dans le vestibule, en referma les portes, et me dit, d’un drôle de ton, qu’il voulait me trouver tout nu et à genoux, les mains sur la tête, lorsqu’il reviendrait. Puis il était sorti.
Une fois seul, je me suis exécuté, terrifié par la perspective de la punition que je pressentais.
Quand il revint, une large spatule en bois à la main, j’étais déjà en pleurs. J’ai compris tout de suite à quoi il allait servir.
J’eus droit à un long sermon sur la lâcheté dont je faisais preuve : on ne pleure pas parce qu’on redoute une punition méritée, on l’affronte avec bravoure et dignité. Je fus donc sommé de sécher mes larmes et d’arrêter de hoqueter. Blessé dans mon amour-propre, je voulus argumenter au sujet de ma prétendue lâcheté de tricheur.
En retour, j’obtins l’annonce péremptoire de dix coups supplémentaires ! Je suis donc resté silencieux à l’écouter, sans bouger, retenant mes larmes.
La fessée démarra. Chacune de mes fesses reçut, à tour de rôle, dix coups de cette spatule, coups que je dus compter à haute voix. À la fin, et ce fut une véritable récompense pour moi, mon oncle me remercia de mon obéissance et me félicita pour ma dignité.
«Alexis, je suis très fier de toi ! » conclut-il.
Aussi suis-je ressorti de cette première épreuve extrêmement « grandi » et, il faut le dire « heureux », « resplendissant » !
Revenant vers mes cousines, je me sentis un peu confus. Elles avaient certainement entendu, sinon deviné, ce qu’il venait de m’arriver. Cependant, elles n’en laissèrent rien paraître. Il est vrai que mes deux cousines Amandine et Clémentine, âgées respectivement d’un an de plus et un d’un an de moins que moi, connaissaient fort bien la fessée… ma tante avait la main leste, et ça valsait facilement avec elle…
À aucun moment je n’eus honte de ma nudité.
Nos parents ne nous avaient jamais appris à avoir honte de nous-mêmes. Nous pouvions gambader nus lors des beaux jours. Nous avions un petit bassin qui nous servait de piscine où avec des cousins nous nous ébattions sans jamais que mes parents nous disent d’aller nous habiller parce qu’il aurait été inconvenant d’aller tout nu.
Lors des vacances d’été, et bien après l’e n f a n c e , nous adorions ne jamais porter de vêtement, quel que soit le temps. On nous recommandait parfois d’aller mettre quelque chose, parce qu’on trouvait qu’il faisait frais, ou parce que nous étions nus sous la pluie… mais rien n’y faisait.
C’est pourquoi j’avais trouvé tout naturel qu’il faille me dévêtir et me tenir à genoux pour recevoir cette sorte de correction. Et puis avais-je vraiment le sentiment d’être puni ? C’était davantage pour moi une sorte de face à face viril avec mon oncle que j’aimais et admirais. En fait, j’étais très heureux et fier qu’il me permette de gravir une marche importante vers l’a d o l e s c e n c e.
Je crois qu’il existe un type d’éducation qui, implicitement, induit ce type de comportement, on y est psychologiquement préparé. En tous cas, je n’ai pas du tout vécu ce moment comme un drame, mais plutôt comme un passage « attendu ». Je ne dirai pas « désiré », car en vérité je n’en menais pas large et que le pire moment ne fut pas la douleur des coups, mais l’attente, une fois nu et agenouillé, du retour de mon oncle.
C’est d’ailleurs à ce moment-là que j’ai commencé à pleurer. Pas des pleurs de lâcheté, car j’étais prêt à affronter mon sort, mais des pleurs réactifs face à un inconnu incroyablement redouté (car jusqu’à présent, tant à l’école que dans la famille, j’avais justement su toujours l’éviter).
A mon avis, une vraie fessée doit être cuisante sous peine d’être galvaudée. Pour le puni, ce doit absolument rester un moment de bravoure. Et à cet effet, le cérémonial comme la sévérité des coups sont indissociables de ce type de sanction aristocratique.
Un fesseur qui ne fesserait pas assez énergiquement perdrait toute considération. C’est pourquoi j’ai toujours hautement estimé l’oncle Paul… je puis affirmer qu’il ne manquait pas de talent pour faire claquer sa spatule !
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C’est au moment de ma communion, l’année de mes 13 ans, que mon parrain prit une place de premier plan dans mon éducation. Cet homme de haute tenue morale était évêque et comme il résidait à Rome (il avait une fonction diplomatique au Vatican, je crois), il n’avait fait que de courtes apparitions dans ma vie lors de quelques réunions familiales (baptêmes, mariages, enterrements…). Cependant, depuis ma plus tendre e n f a n c e , il me choyait de ses soins attentifs et affectueux à chacune de ses visites.
Comme j’atteignais l’âge-clef de l’a d o le s c e n c e, mes parents jugèrent qu’il était judicieux de lui confier mon éducation morale (comme d’ailleurs le faisaient mes oncles pour mes cousins avec des précepteurs). Il me semblait que ce rôle proprement inhérent à son autorité morale était dans l’ordre des choses. En tout cas, il était évident qu’il était vraiment « fait pour ça »… le « Père Fesseur » idéal en somme.
A vrai dire, « Monseigneur » était un personnage étrange.
Longiligne, sec, austère, d’un regard perçant qui semblait décrypter jusqu’aux tréfonds de vos pensées les plus enfouies… Ce prélat, de 45 ans environ à l’époque, était aussi la « gloire » incontestée de la famille. Dans les cas difficiles, les doutes, les parents disaient : « Il faudra en parler à Monseigneur »…
Coïncidence heureuse, lors de ma treizième année il quitta l’Italie pour résider à l’évêché non loin de notre ferme. Aussi prit-il l’habitude de venir déjeuner chez nous, chaque dimanche après la messe.
Un dimanche, mon parrain me convoqua pour me signifier que j’étais maintenant « devenu grand », que j’abordais la période cruciale de l’adolescence et que cela impliquait certaines nouvelles dispositions dans mon éducation.
Au cours de cet entretien, il me proposa d’adhérer à quelques « engagements » vertueux (bonne conduite, politesse et attention envers autrui, aide spontanée aux travaux familiaux, et une liste – que je devais établir moi-même – des notes minimales requises pour chaque matière au collège jésuite).
En contrepartie, ce parrain illustre, que j’admirais et qui m’impressionnait tout à la fois, s’engageait lui-même à m’aider pour me faire tendre vers l’excellence.
Je ressentis son offre comme le plus extraordinaire des cadeaux. J’adhérais volontairement et avec enthousiasme à tout ce qui m’était proposé, y compris les sanctions possibles en cas d’échec. J’étais réellement partant pour tout !
En effet, il ne m’avait pas caché qu’il serait parfois obligé de sévir avec moi de la façon la plus stricte s’il m’arrivait d’enfreindre mes engagements ou d’être simplement coupable d’indolence. C’est ainsi que fut introduit à la maison un véritable rituel de discipline fondé sur l’usage de châtiments corporels comme soutien physique à mon éducation morale.
C’est alors qu’il m’offrit un martinet qui, en dépit de son aspect menaçant, me sembla de toute beauté.
Même si, à cette époque, il s’agissait d’un instrument de correction banal – chaque foyer en possédait un – qu’on m’en offre un changeait résolument la donne. Il était pour moi dès cet instant évident qu’il servirait, sinon pourquoi me l’avoir offert ?
« Monseigneur » mon parrain, qui aimait soigner ses effets, avait fait de cette remise de cadeau un cérémonial entouré d’une solennité particulière. Un peu comme si je devenais possesseur d’un objet rare et précieux !
J’avais dû défaire le cordonnet de velours rouge puis ôter le papier v i o l et pour découvrir la surprise enveloppée dans du papier de soie et couchée dans une jolie boite de carton rigide.
Je saisis le bel objet d’une main hésitante. Quelle allure ! « Mon » martinet avait un long manche de bois sombre vernis muni de sept longues lanières de cuir marron foncé, épaisses et souples à la fois.
Évidemment, la première faille survint rapidement rendant l’application de la sanction inéluctable.
Je savais exactement comment cela se déroulerait et j’ai étrangement vécu cette attente avec une sorte d’impatience. J’avais envie d’être confronté à cela, même si je le redoutais. Tout m’avait été très précisément expliqué avec soin. J’ai donc donné mon accord en totale connaissance de cause. C’était un contrat entre lui et moi et j’étais fier d’y souscrire.
De plus, avant toute exécution, mon parrain me laissait la faculté d’y renoncer, option qui ne fut jamais la mienne ! Bien au contraire, chaque fois je prenais une mine ulcérée qu’il puisse me proposer ce renoncement à mon engagement (ça, il savait y faire pour galvaniser mon amour propre !), puis je partais sans un mot, dans une attitude de fierté affirmé, me dévêtir dans ma chambre pour apparaître au cérémonial dans ce que « Monseigneur » appelait « ma tenue de pureté », et c’est profondément ainsi que je le vivais.
J’étais dans un sentiment de fierté démesuré. J’avais contracté un engagement avec moi-même et par-devers mon illustre parrain. J’étais dans un extraordinaire challenge personnel, une espèce de sublimation de soi. Je me voulais le plus vertueux possible. C’est assez inexplicable, mais au fond, c’est une velléité de l’adolescence lorsqu’on a été éduqué à ce genre de sentiments élevés.
Ainsi, selon la consigne, après le repas je me rendis dans ma chambre, me dévêtis intégralement et je rejoignis la famille dans la salle à manger où, sans un mot, je m’agenouillai sur un prie-Dieu placé face à la grande table dans l’attente de l’épreuve.
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Lors du Noël de ma quinzième année l’on m’offrit, entre autres présents, une longue cravache de cuir à large boucle pour marquer une nouvelle transition, le passage vers l’âge adulte. Je rangeai avec soin cet inquiétant et fascinant instrument dans le tiroir de la commode de ma chambre. Les premiers soirs je ne pouvais refreiner l’envie de la sortir pour la contempler.
« Là, ça va vraiment faire mal ! », me disais-je me préparant ainsi mentalement à faire sa connaissance.
Comme je la redoutais cette cravache ! Mes efforts pour ne pas avoir à l’affronter devinrent considérables. Pourtant, ma vraie crainte était de ne pas être à la hauteur et de ne pas réussir à convenablement supporter ses effets.
Dans tous les domaines, je me surpassais. Je n’avais que des compliments, tant sur mon comportement que sur mes résultats scolaires, et mes parents n’avaient quasiment plus aucune récrimination à mon encontre.
Pour autant, la perfection absolue n’étant pas de ce monde, il m’arrivait inéluctablement, malgré mes efforts farouches, d’avoir à honorer mes engagements lorsque ceux-ci n’étaient pas respectés (il faut dire que je ne m’épargnais pas quant aux notes minimales à obtenir pour chaque matière…).
Vint alors la première fois où elle me fut administrée.
« Mais tu es vraiment certain, Alexis, de ne pas vouloir revoir à la baisse tes engagements ? Cela me semblerait plus raisonnable tu sais ! » me proposa mon parrain.
Mais mon orgueil était tel que je refusais, quand bien même, le moment venu, je n’en menais pas large pour assumer le quantum que je m’étais imposé !
Comme je l’avais pressenti, ça me fit mal… vraiment très mal, et de fait, mon martinet m’était infiniment plus supportable que cette cravache. Je redoutais ses sifflements et la souffrance aiguë qui s’en suivait. Chaque coup imprimait durablement sa trace en me laissant des boursouflures v i o l acées pour plusieurs jours, mon parrain n’ayant jamais manqué de vigueur.
Pourtant je réussissais chaque fois à résister sans bouger et sans crier et, paradoxalement, la douleur très particulière qu’elle produisait me faisait du bien ; j’avais réellement la sensation qu’elle me rendait meilleur.
La séance se déroula de manière immuable pendant mes dernières années d’adolescence, la dernière de mes « fessées d’excellence » datant de ma vingt et unième année alors que j’étais en licence à la Sorbonne.
Comme pour le martinet, le repas se passait agréablement, sauf pour moi, qui savais ce qui me serait réservé après le dessert. Alors que notre domestique servait le café, l’évêque demandait d’un ton grave :
«Alors, qu’est-ce qu’Alexis a encore commis pour justifier cette nouvelle sanction ? »
Parfois mon père et ma mère y allaient de leurs doléances… mais j’étais le principal ordonnateur, m’accusant de ne pas avoir respecté tel ou tel point de mes engagements solennels. L’évêque écoutait, réfléchissait en silence, puis il disait :
« Bien… alors, Alexis mon ami, apporte-nous donc ce dont tu as besoin ! »
Je devais alors gagner ma chambre où, selon le rituel habituel, j’ôtais tous mes vêtements et, nu comme l’e n f a n t qui vient de naître, rapportais la cravache. Je la posais sur la table devant l’évêque et allais m’agenouiller sur le prie-Dieu. J’écoutais le sermon, puis l’évêque se levait, mes parents restant assis à leur place.
Et les coups tombaient un à un, lentement, à la cadence de trois ou quatre par minute… mais cela pouvait parfois largement dépasser le quart d’heure.
À la fin, chaque tentative de dérobade, chaque cri un peu haut, me valaient de rester à genoux dix minutes… Il m’arriva de rester agenouillé ainsi jusqu’au soir, seul dans la pièce délaissée où plus personne ne venait.
Parfois j’usais de ruses de sioux pour cacher mes fesses à mes condisciples dans les vestiaires… car chaque cinglement marquait profondément ma peau. Ce n’était en rien un simulacre de punition, mais une réelle épreuve de résistance à la douleur.
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Quelques esprits chagrins vont peut-être s’apitoyer sur mon sort et déplorer la perpétuation d’un mode d’éducation d’un autre temps. Je veux les détromper pour qu’ils comprennent combien cela fut extraordinairement formateur. Elle a fait de moi un homme heureux, solide et resplendissant.
Je ne peux que regarder d’un œil intrigué le phénomène des tendances abolitionnistes actuelles qui absolvent d’avance les dérives et leurs conséquences manifestes pour notre société. J’ai le sentiment d’une grande confusion.
Aujourd’hui, si l’on me demandait si la fessée peut épanouir un individu, je l’attesterais fermement, oui mais à condition qu’elle soit administrée de manière vertueuse !
Alexis
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